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Retour en Jordanie - Pétra

pascalebellamy30

Updated: Mar 24, 2024




Ce jour est le plus attendu par Mathilde et Yohann. Ils vont découvrir Pétra et ses merveilleuses tombes troglodytes.

Après un bon petit déjeuner nous sommes partis vers le centre d’accueil du site historique. Il y avait peu de monde et nous avons pu acheter rapidement nos billets. Nous avons opté pour une entrée sur 2 jours. L’entrée unique coûte 50 JOD, pour 2 jours, 55 JOD. Nous nous sommes donc offert la possibilité de prolonger le lendemain notre visite.

Pétra ou Wadi Musa, en Grec : πέτρα "rocher", nom sémitique : Rekem ou Reqem ou Raqmu "la Bariolée"


Nous avons alors débuté la visite en suivant le chemin qui conduit au Siq, ce long défilé étroit assombri par les parois rocheuses. Rapidement nous avons pu observer des tombes troglodytes, avant même l’entrée de ce fameux corridor.


Le tombeau aux Obélisques : Les quatre obélisques du sommet de la façade symbolisent peut-être l'âme des défunts inhumés à l'intérieur puisque les Nabatéens utilisaient pour cela un motif en forme de pyramide.




A l’entrée de ce dernier nous avons pu observer les restes de l’arche qui en décorait l’entrée et qui existait encore lorsque Jean Louis Burckhardt a redécouvert le site en 1812.

Johann Ludwig Burckhardt, fils d’une famille patricienne bâloise, s’était converti à l’islam pour faciliter sa tâche d’explorateur. En 1812, il découvre Pétra oubliée dans le désert de Jordanie.


Une fois dans l’antre rocheuse, nous avons observé les niches sculptées dans la montagne, cavités dédiées aux dieux nabatéens. La présence divines étaient représentée par des bétyles, pierres rectangulaires ou cubiques, voire de profil arrondi, posés sur un môtab, reposoir pouvant revêtir des formes variées.

L’étymologie sémitique du terme bétyle est beth-el, « la maison de dieu »

Quelques bétyles, dits « aux yeux » ou anthropomorphes, notamment d’al-‘Uzzâ, la principale déesse nabatéenne à Pétra, portent la représentation schématique d’un visage, avec des carrés pour les yeux et un rectangle pour le nez.


Ce qui est également très intéressant dans l’étude des Nabatéens est de découvrir la maitrise de l’eau qu’avait acquise cette civilisation. Ainsi, nous avons regardé les rigoles creusées tout le long du Siq qui amenaient l’eau vers la ville.

L’eau était partout présente à Pétra malgré un environnement semi-désertique. Les rares mais fortes pluies de l’automne et du printemps sont recueillies et acheminées par des canalisations vers des réservoirs chaque fois que la montagne a permis de tels aménagements. D’ailleurs, la plus haute falaise de Pétra s’appelle « Umm el Biyarah », ce qui signifie, en arabe, la « mère des citernes ».ref, Cliolamuse

Notre promenade dans cet espace serré, au son du chant des oiseaux qui résonnait, s’est terminé par un moment d’émotions lorsque, dans un puit de lumière, nous avons entrevu la magnifique façade du Trésor, Al Khazneh, taillée dans du grès rose, que beaucoup ont découvert dans le film « Indiana Jones et la dernière croisade ».


Al Khazneh signifiait pour les Bédouins, le trésor (du pharaon) car une légende racontait qu'un trésor aurait été caché par un pharaon dans l'urne placée au centre de sa tholos. En fait celle-ci n'est pas creuse, donc pas de trésor, mais quelques impacts de balles! Ce célèbre monument aurait été réalisé aux environs du I er siècle av. J.-C. et aurait servi de tombeau au roi Arétas IV, roi des Nabatéens, mort en l’an 40.

Après une longue pose devant une telle beauté, nous avons pris un chemin, qui s'élargissait au fur et à mesure que nous avancions, vers ce qui est appelé la rue des façades car elle offre aux regards une enfilade de tombeaux anciens.





Un peu plus loin nous découvrons un théâtre, non pas romain, mais nabatéen. C’est le seul théâtre antique au monde à être entièrement creusé dans la roche. Il pouvait accueillir jusqu’à 4000 personnes.

Puis, dominant le cirque de wadi Musa, la « rivière de Moïse », entouré de montagnes, où se situaient les temples et les habitations, nous avons grimpé vers les tombes d'allure royale, toutes aussi belles tant par leur architecture que par leurs couleurs.

La nature, elle-même, offre dans ces tombes un spectacle extraordinaire!

Le dieu important des Nabatéens à Pétra était Dushârâ, ce qui signifie « celui de Shara », du nom de la chaîne montagneuse culminant à l’est de Pétra.




Nous avons pris tout notre temps pour admirer ce fabuleux travail réalisé à une époque où les outils étaient bien plus rudimentaires qu'aujourd'hui.

Je suis admirative de cette civilisation nabatéenne, qui a réussi à creuser et sculpter ainsi la roche.

Nous sommes ensuite dirigé vers ce qui était le coeur de la cité, où se trouvent les ruines de temples dont le temple dit des Lions ailés, le grand temple et le temple dit Qasr Al Bint. Ce dernier se trouve à la fin de la rue dite des colonnades. Il est le seul édifice ayant encore des murs dressés à Pétra. Son nom signifie en arabe « Le château de la fille (du Pharaon) ». Ceci en référence à la légende du pharaon qui aurait caché sa richesse dans l'urne du Trésor et aurait eu une fille. C'était à l'époque nabatéenne un temple dédié au culte du dieu Dushara.

La faim se faisant sentir, nous sommes au fond de la vallée. Là, se trouve quelques restaurants d'un prix raisonnable et qui proposent, notamment dans celui que nous avons choisi, une formule buffet variée et de bonne qualité. Il n'y avait pas beaucoup d'autres visiteurs donc nous n'avons pas attendu pour trouver une table.

Puis, nous avons hésité à gravir le long escalier de 800 ou 850 marches qui monte vers le Monastère, Ad-Deir. Sergio et moi-même avions fait cet effort en 2019 pour admirer le plus imposant de tous les monuments de la cité antique. Il daterait de la moitié du 1er siècle, et ne serait pas un tombeau mais plutôt d’un vaste temple voué à la pratique de banquets rituels en l’honneur d’Obodas II, un roi nabatéen ayant régné de 30 av. J.-C. à 9 av. J.-C et déifié après sa mort. Mais Lanna ayant déjà beaucoup escaladé depuis notre arrivée, nous avons abandonné l'idée de cette ascension.

Nous avons alors choisi de retourner sur nos pas pour regarder plus attentivement le Grand Temple, situé proche du Qasr Al Bint. Datant du Ier siècle après J.-C., il est l’un des monuments majeurs du site de Pétra du fait de ses dimensions (7000 m2).

Les hypothèses diverges sur la fonction de cet édifice. Il ne s'aggissait peut-être pas d'un temple, mais d'un centre administratif. Si sa fonction était religieuse,

aucun indice ne dévoile à quel dieu ou déesse il était dédié. La présence d'un théâtre dans son enceinte, pourrait laisser à penser que des assemblées s'y réunissaient.

Je m'y suis fait un ami, un chat qui est venu spontanément sur mes genoux, sur ceux de Mathilde et bien sûr ceux de Lanna!


Nous avons fait un dernier effort malgré la fatigue qui commençait à se faire sentir pour aller regarder les ruines du temple dit aux lions ailés ainsi que l'église byzantine de Pétra.




Ce temple est appelé ainsi car à l'intérieur des éléments de douze colonnes surmontées de figures de lions ailés, ont été trouvés. Il était probablement dédié à la déesse al-‘Uzzâ, et fut construit sous le règne de Aretas IV, comme de nombreux édifices à Pétra.

Non loin de ces ruines, protégée par une grande bâche blanche, se trouve l'église byzantine de Pétra, connue pour ses mosaïques.


C'était notre dernière étape de la journée, l'après-midi touchait à sa fin et nous avions tous envie de repasser un moment devant Al Khazneh pour graver son image dans notre mémoire.


Pour en savoir plus sur l'histoire de Pétra, sa construction, les tremblements de terre qu'elle a subis, son apogée et sa chute, je vous conseille le lien https://antikforever.com/petra/

Il y est fait une bonne synthèse de l'ensemble de tous ces évènements.


Les nabatéennes : Certaines inscriptions montrent que les Nabatéennes pouvaient posséder individuellement des biens, sans avoir de tutelle. Des écritures citent par exemple une femme nommée Kamkam qui avait sur son tombeau les mêmes droits qu'un homme, à savoir choisir qui pouvait y être enterré. Il était stipulé que seules les personnes ayant une autorisation de sa part pourraient y être placées après leur décès.

La femme nabatéenne avait une compétence juridique reconnue par la société. La femme nabatéenne avait le droit d'avoir une propriété et de la gérer librement.

ref :Les droits de propriété de la femme nabatéenne [article] Fathia Oqab

Les femmes jouaient un rôle important dans leur société, comme le montre la présence du portrait des reines nabatéennes, souvent accolé à celui des rois sur le revers des monnaies. De plus, on sait que la mère du roi Rabbel II a exercé une régence au nom de son fils mineur entre 70 et 75 apr. J.-C.

Cette société était donc plus égalitaire que celles qui l'ont remplacée, et ceci dès la conquête des romains en 106.






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