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Voyage en Oman

pascalebellamy30

Updated: Mar 5




Sergio et moi-même voulions aller depuis longtemps en Oman, attirés par l'histoire et les paysages de ce sultanat.


Cependant, nous retardions toujours ce voyage. C'est l'écriture de la collection de mes livres pour enfants qui nous a fait franchir le pas cette année. Après avoir tenté de trouver l'oasis de Zerzoura, Lanna va bientôt chercher là-bas, la cité d'Ubar. Pour écrire un livre, même de la catégorie junior, j'aime me rendre sur place pour ressentir l'atmosphère locale, et découvrir ce qu'on ne lit ni dans les livres, ni sur internet.

Notre départ était donc planifié pour le 10 février de cette année. Avant cela, nous avons obtenu nos visas via le site internet du gouvernement omanais. C'est une formalité rapide, puisque nous avons reçu les visas, par mail, le lendemain de la demande. Nous avions choisi des visas de 30 jours qui nous ont coûté 50 euros chacun.

Nous avons réservé les vols avec le compagnie AirArabia, c'était rapide, pas trop cher, et sans surcoût de bagages.

Quelques mots sur l'Oman

A travers le personnage de Sinbad le marin ou les récits bibliques autour de la reine de Saba, le sultanat d’Oman a inspiré nombre de récits qui reflètent la richesse historique du pays dont voici quelques étapes importantes :

Dès le sixième millénaire avant notre ère, près de Mascate, la mangrove de Qurum était habitée par de petits groupes de pêcheurs dont on a retrouvé les cabanes de matériau léger, les foyers et les tombes. Les tombes de Ra’s al-Hamra, sur un cap dominant la mer et la mangrove, montrent qu’au quatrième millénaire des populations étaient totalement tournées vers la mer, jusque dans leurs pratiques religieuses.

L’exploitation des premières oasis est datée autour de 3000 avant J.C. Elles furent ensuite développées pour mieux répondre aux besoins de nourriture engendrés par le travail de l’extraction et de la métallurgie du cuivre, très recherché par les marchands de Mésopotamie. L’Oman est attestée pour la première fois dans des textes mésopotamiens sous le nom de Pays de Magan, (vers 2300 av. J.C.). Durant l’Antiquité, le territoire s’enrichit de manière fulgurante grâce au commerce de l'encens, exporté jusqu’en Inde, en Égypte et en Perse.

Le nord d’Oman fut intégré à l’empire Perse vers 500 avant J.C. On attribue à ces envahisseurs l’origine de nombreux chemins façonnés en montagne, et surtout l’introduction du système d’irrigation traditionnel appelé « falaj ».

Oman s’enorgueillit d’avoir adopté l’Islam du vivant de son prophète Mohamed, et de façon volontaire. En 751, le premier imam ibadite est élu a Nizwa. L’ibadisme est l'un des courants qui composent l’islam, très présent en Oman. Les pères fondateurs de l'ibadisme, parmi lesquels figurait Ibn Ibāḍ, adoptèrent une vision élective et collégiale du pouvoir qui met en avant le choix de la communauté et l’exemplarité religieuse du gouvernant, dont la destitution est jugée légitime en cas de rupture du pacte initial.

De 1507 à 1515, Afonso de Albuquerque conquit toute la côte de Ra’s al-Hadd à Hormuz. Pour assurer leur domination, les Portugais fortifièrent en 1588 les rades de Mascate et celle de Mattrah. La ville de Mascate restera le grand port commercial de la côte après qu’ils en furent définitivement chassés en 1650 ; ce fut l’œuvre de la dynastie Ya’âriba (1624-1744) qui réunit de nouveau sous un même pouvoir l’intérieur et la côte.

La dynastie de Ahmad ibn Saïd al Bu Saïd (image de gauche) développa ses liens avec les possessions africaines et établit une seconde capitale à Zanzibar. Le commerce était florissant, incluant notamment le clou de girofle et la traite des esclaves.

Le sultanat est placé sous protectorat britannique de 1891 à 1971, tout en conservant nominalement son indépendance, mais perd ses colonies. De 1965 à 1976, le pays est le théâtre d'une violente insurrection communiste, dite guerre du Dhofar, provoquée par les mauvaises conditions socio-économiques d'une partie de la population : ce soulèvement est réduit avec l'aide des forces britanniques et iraniennes.

A partir de 1970, le sultan Qabus ibn Saïd entreprend l'amélioration économique du pays, tout en maintenant la paix avec tous les autres pays du Moyen-Orient (photo à droite).

Haïtham ben Tariq est sultan d'Oman depuis le 11 janvier 2020 (photo centrale).

Voici un résumé trop court de l’histoire de l’Oman, dont je vais découvrir les vestiges durant deux semaines.

Mascate

Nous sommes arrivés le 10 février à 19h50, heure locale, à l'aéroport de Mascate. Les formalités et la remise des bagages se sont réalisées sans entrave. Nous avons tout de suite changer des euros en riyals omanais dans un bureau de change.

La personne de la société de location ABC Rent a Car nous attendait avec une Hyundaï Tucson neuve.

Le premier souci a été de trouver l'hôtel sans GPS. Aucun de nos réseaux, français ou égyptiens, ne fonctionnaient. Heureusement j'avais fait des screenshots de Maps, mais cela ne nous a pas empêché de partir dans la mauvaise direction. De nuit, dans un pays inconnu, ce n'est pas facile.

Mais, nous avons enfin rejoint le Muscat Express Hotel. Il était confortable et la nuit nous a couté environ 50 euros avec le petit déjeuner. Nous avons diné, une rue plus loin, au Nahdi Mandi Restaurant. Nous avons mangé indien, donc bien épicé, pour un prix très raisonnable. Nous avons également trouvé une carte SIM dans un magasin qui vendait des téléphones. Ils étaient ouverts jusqu'à minuit.

JOUR 1

Après un bon petit déjeuner, nous sommes allés visiter la mosquée du Sultan Qabus. C'est un très beau complexe, avec des jardins fleuris, de toute beauté. L'inconvénient est la foule de touristes, qui, comme nous, venaient admirer l'édifice. C'est très grand, donc la dispersion de tous rend la visite, tout de même, agréable.



Sa construction a duré de 1995 à 2001. La forme carrée de la mosquée entoure le dôme central. C'est le plus grand du monde, mesurant 50 mètres de diamètre et pesant plus de 4000 tonnes. Les 5 minarets définissent les limites du site et représentent les 5 piliers de l'Islam.

Nous avons été accueilli par un membre du centre islamique. Il nous a conduit vers l'une des grandes salles de prières. Là, nous avons pu admirer un tapis persan qui est l'un des joyaux de la mosquée. D’une superficie de 4 263 m² et d'un seul tenant, il s'étale sur 70 mètres x 60 mètres, pèse 21 tonnes, se compose de 1 700 millions de nœuds et décline 28 tonalités. Entièrement tissé à la main par 600 professionnels, supervisés par 15 experts de la province iranienne de Khurasan, sa confection a nécessité quatre années de travail. Le tapis fut amené jusqu'à la grande salle des prières en 58 pièces qui furent assemblées sur place par des spécialistes.


Les lustres sont les autres pièces maîtresses de la salle. Pas moins de 35 d'entre eux, en cristaux de Swarowski et pièces plaquées or, illuminent la grande salle. Le plus imposant se tient sous le dôme. C'est un ouvrage magistral de huit mètres de diamètre et quatorze mètres de haut. D'un poids de huit tonnes, il est illuminé de 1 122 ampoules.

Les vitraux sont également remarquables et furent réalisés par une entreprise française, France Vitrail International.

A la fin de la visite, nous avons voulu payer notre guide qui a refusé en disant qu'il était déjà millionaire.

Après cette belle visite, nous nous sommes dirigés vers le ROHM, acronyme de Royal Opera House of Muscat.

Son architecture est imposante et luxueuse, 25000 mètres carrés sur huit étages dont trois en sous-sol. Cet opéra est le seul au monde à posséder un orgue, d'excellente facture allemande. Édifié en quatre ans, l'Opéra royal de Mascate a ouvert ses portes le 12 octobre 2011 avec Turandot de Puccini.

Nous avons écourté notre visite car la salle principale était fermée. Il faut venir avant 10h du matin pour l'admirer.

Nous sommes ensuite allés déjeuner en bord de mer, juste à côté du souk de Muttrah qui est l'un des plus anciens marchés du monde arabe. Nous avons traversé celui-ci après le repas. On y trouve tous les souvenirs pour les gens de passage. Les vendeurs interpellent sans insister lourdement.

Puis nous sommes allés visiter le musée national d'Oman. A l'entrée, on y voit des colliers, créés essentiellement par des maisons italiennes comme Gucci.

Il y a dans les salles du musée beaucoup de maquettes de bateaux anciens utilisés notamment pour le commerce et des maquettes des édifices importants. C'est un musée intéressant.

Non loin du musée se trouve le palais royal de Mascate. Il ne se visite pas, mais nous sommes allés regarder sa façade. Il a été construit en 1972, soit deux ans après l'accession au pouvoir du Sultan Qabus. Il est utilisé par le sultan actuel pour recevoir ses invités.

Puis, ayant décidé de dormir une nuit de plus à Mascate, Muscat Express Hotel étant complet, nous avons rejoint le Centara Life Muscat Dunes Hotel. La chambre était un peu sombre, il y avait un coin cuisine. Au dernier étage, il y avait une salle de sport et une piscine dont nous n'avons pas profité. Il avait l'avantage d'être proche du Mall of Oman, grand centre commercial, où je suis partie à la recherche de pantalons, ayant oublié d'en mettre en rechange dans ma valise!



Pour le diner, nous sommes allés à la Marina Al Mouj. On y trouve un port, des food trucks, et des cafés modernes et luxueux. Nous avons diné au restaurant de l'hôtel Mysk. C'était bon, mais cher.

Il y avait un café qui s'appelait "Bonjour chéri", un autre "The crêpe cafè". J'avais d'ailleurs vu sur la route, le magasin "Chocola" :-)

D'ailleurs j'avais lu dans la journée qu'il existait La maison de France à Mascate. En 1896, le sultan Faysal proposa à la France d'installer dans cette belle maison son premier consul, le Corse Paul Ottavi, premier d'une série de treize, jusqu'en 1920. En 1989, le sultan Qabus, en visite d'État à Paris, avait proposé au président Mitterrand la mise à disposition de cet ancien consulat pour en faire un musée consacré aux relations bilatérales entre leurs pays. Le musée fut inauguré par les deux chefs d'État le 29 janvier 1992.

Jour 2

Après une bonne nuit de sommeil, nous avons décidé de consacrer cette nouvelle journée aux visites de quelques forts. Le sultanat d’Oman est parsemé de plus de 500 forts, châteaux et tours de guet, édifiés au fil de son histoire. Certains ont été parfaitement rénovés. C'est le cas de Bait al-Nu'man, par lequel nous avons commencé. Il est situé à Barka, dans la région d'Al Batinah. Il a été construit par l'imam Saif bin Sultan Al-Yaraibi. La dynastie Yaruba ou Ya'Aruba, a régné sur Oman entre 1624 et 1742. La construction de Bait al-Nu'man est une grande réalisation qui témoigne de la force de la dynastie Yaruba. Celle-ci a expulsé les Portugais des bastions côtiers de Mascate et unifié le pays. Après avoir chassé les Portugais de l'Afrique de l'Est, l'Oman de cette époque établit des colonies durables à Zanzibar, Mombasa et d'autres régions côtières. Ahmad bin Said al-Busaidi (1749-1783), ancêtre de l'actuel sultan, a demandé de fortifier l'édifice en renforçant les murs et en ajoutant deux tours défensives, transformant ainsi la majestueuse maison de campagne, en château fort.

La visite était agréable car l'intérieur du fort est meublé, nous permettant d'imaginer la vie qui y régnait il y a 400 ans.

Nous avons ensuite pris la route de Ar-Rustaq. On y trouve le plus haut fort d'Oman, entouré de remparts, qui comprenaient autrefois pas moins de douze tours. C'est un édifice imposant qui a fait l'objet de soigneuses restaurations. On raconte qu'il était jadis connecté à la citadelle d'Al Hazm, distante d'une vingtaine de kilomètres, par un tunnel. L’ouvrage jouxte un falaj vieux de plus de 130 ans. Les premiers édifices de l’ensemble furent construits en 1250, à partir de ruines perses. Le fort fut ensuite agrandi au fur et à mesure des années et, en 1650, il fut remanié par Nasir bin Murshid. Au dernier étage du fort se trouve le tombeau des membres de la famille du sultan Qabus, lui-même décédé en 2020.

Malheureusement il est actuellement fermé. Nous avons admiré seulement l'extérieur. Pour nous consoler nous sommes allés mangé dans un petit snack... pas bon! Ar Rustaq ne nous attendait pas !

A l'époque de l'Imam Nasir bin Murshid al-Yarubi, Rustaq a été la capitale d'Oman.

un ancien faraj est visible près du fort de Rustaq. Les aflaj (pluriel de faraj) sont des systèmes d'irrigation qui conduisent l'eau des sources souterraines, par gravité, vers les jardins et les maisons.

Frustrés par la fermeture de Rustaq, nous sommes partis visiter le fort d’Al Hazm qui est l’un des plus beaux forts ouverts aux visiteurs en Oman. Il est un modèle exceptionnel du style architectural islamique du XVIIIème siècle.

De forme carrée avec deux tours aux coins nord et sud, ses murs ont une épaisseur de 3m et son toit repose sur des colonnes sans aucun support en bois. Le château d’Al Hazm possède également une prison, une mosquée et une salle de classe religieuse. Il a été construit en 1708 et utilisé comme résidence et structure défensive. Les portes monumentales en bois sculpté sont un magnifique exemple du savoir-faire des artisans omanais.

Nous filons ensuite vers notre dernière étape, l'ancienne capitale du pays aux VIème et VIIème siècles, Nizwa. L'endroit est beau et très touristique. Nous avons y retrouvé une foule comme à la mosquée du sultan Qabus.


Nizwa est principalement connue pour son fort majestueux couleur ocre. Il a été superbement restauré. Les bases du bâtiment actuel datent du milieu du XVIIe siècle, époque à laquelle le fort fut édifié sous l'impulsion de l'Imam Sultan bin Saif Al Ya'rubi. Sa construction dura une douzaine d'années, de 1649 à 1661. Protégé d'un rempart, l'ensemble de la structure englobe à la fois un château et une tour fortifiée, disposés côte à côte autour d'une large cour. Son positionnement lui permettait de surveiller les routes commerciales. D'en haut du fort, la vue sur la ville est superbe.

Nous avons assisté à une démonstration de danse et musique traditionnelles omanaises, où, parmi les instruments de musique utilisés, figurait la cornemuse. Nous avons également vu des enfants qui semblaient préparer un spectacle. Nous avons également visité la bibliothèque.


Nous sommes ensuite partis à la recherche de notre hôtel. Sur booking il était à 19 km de Nizwa. En fait il était à plus de 40km, dans la montagne. Au départ de la route de montagne; il y avait un check point de la police, qui vérifiait que le véhicule était bien un 4x4. Nous avons compris rapidement la raison de ce contrôle. Jabal Al Akhdar Grand Hotel était un lieu agréable pour dormir. Au restaurant, sur place, nous avons discuté avec 3 jeunes couples de Français qui traversaient l'Oman en 4x4 équipés de tentes dépliables sur le toit du véhicule. Ils étaient contents de cette formule.

Jour 3

Nous nous sommes réveillés pas très en forme. Un gros rhume commençait à puiser toute notre énergie. Nous avons hésité sur notre première destination de la journée. Le thème des environs, d'après les guides touristiques, était les villages insolites ou abandonnés.

Nous sommes tout d'abord allés vers Suwgra. C'est un hameau d'au moins 500 ans, à flanc de montagne, rénové dans le style traditionnel, composé d'escaliers et de maisons en pierres qui se confondent avec la paroi rocheuse. Pour y accéder nous avons descendu un grand escalier et sommes remontés de l'autre côté. C'est joli, mais pas époustouflant comme j'avais lu. Les maisons sont en fait louées aux touristes. J'ai été un peu déçue, c'était beaucoup de fatigue pour un endroit joli, sans être exceptionnel.


Nous sommes ensuite partis vers le village d'Al Ayn. Sergio pensait y voir des tombes en pierre, très anciennes. A priori ce n'était pas le bon village d'Al Ayn. Seule de la culture en terrasse a attiré notre attention. Nous avons continué notre route jusqu'à la grotte d'Al Hoota. Nous avons débuté la visite dans un petit musée géologique, dans lequel nous avons pu observer, des pierres de toutes sortes, granit, quartz, chlorite, et bien d'autres, du bois fossilisés, et surtout des modules interactifs qui expliquaient par exemple la dérive des continents. Nous avons poursuivi la découverte en embarquant dans une voiturette de golf qui nous a conduit à l'entrée de la grotte. L'entrée est artificielle. C'est une longue allée voutée qui vous conduit vers l'inconnu. La grotte d’Al Hoota est longue de 5 km, mais seuls seuls 500 mètres sont accessibles au public. Elle s'est créée il y a plus de deux millions d'années. Au bout du couloir gris, nous avons admiré les immenses cavités aux parois, sols et plafonds garnis de stalactites, stalagmites, et autres formations. Un escalier permettait de descendre vers une petite partie visible d'un grand lac souterrain. La visite était rafraichissante.

Toujours motivés par la recherche des vieux villages, dès la sortie de la grotte nous avons filé vers Al Hamra. Les photos sur internet montraient un vieux village à flanc de montagne qui paraissait très beau. Et ce n'était décidément pas notre jour, car nous avons trouvé Al Hamra, mais qui ne nous a pas paru être un vieux village, et pas positionné comme sur les photos.

Dépités, malades, mais un peu têtus, nous avons tenté notre dernière chance vers Al Duwaheer, et... nous avons trouvé ce fameux village. Encouragés, nous l'avons contourné pour essayer d'atteindre son voisin, Ghul. Le chemin qui y menait était en fait le lit caillouteux d'un cours d'eau saisonnier. Les couleurs, en cette fin d'après-midi y étaient très belles. Par crainte d'abimer la voiture, nous avons fini par continuer à pieds jusqu'à croiser 2 randonneurs qui nous ont dit que c'était encore loin et que la nuit serait tombée avant que l'on soit de retour à notre voiture. Nous sommes donc rentrés à l'hôtel, fatigués et un peu déçus de la journée.

Jour 4

La veille, à l'hôtel, toujours frustrée de ma journée, j'avais cherché sur internet les informations qui m'auraient échappé sur les vieux villages. Dans un des blogs sur l'Oman, quelqu'un expliquant que le vieux village de Hamra était difficile à trouver, en avait publié les coordonnées GPS. Je les ai enregistrées, et ce point, sur la carte devint notre premier objectif de la journée. Nous sommes donc retournés à Hamra, et avons trouvé cette vieille ville, à l'intérieur de rues actuellement habitées. Et cela valait le détour, la visite fut très agréable. Nous avons cheminé dans les ruelles, au milieu de maisons en pierres et en terre. Certaines sont en ruines, d'autres sont encore en bon état, mais l'ensemble attise la curiosité du visiteur.

Nous avons ensuite repris la route. Notre destination était Haima, ville étape avant d'atteindre Ubar.

Nous sommes alors tombés sur un panneau indiquant le fort Jabreen, qui était, comme beaucoup d'autres châteaux en Oman, une résidence fortifiée pour les Imams, puis les sultans. Il date du XVIIème siècle. Nous n'avons pas visité l'intérieur, mais il semble qu'on peut y voir sur les murs, des motifs astrologiques.


Notre troisième arrêt fut une belle surprise, il s'agissait de l'oasis d'Adam. Adam, très verte, se situe aux limites du grand désert du Rub al‐Khali (le quart vide). Dès notre arrivée nous avons suivi des ruelles étroites et avons découvert un village traditionnel, aujourd'hui abandonné, dont les édifices en terre crue s'intègrent parfaitement aux couleurs de la palmeraie. Des jardins, toujours exploitées, y sont irrigués par les "aflaj". Autour de ce centre historique, nous avons vu la ville moderne. Adam est le berceau de la tribu Al Bu Said, dont est issu l'actuel sultan, Haitham ben Tarek al-Saïd.

Nous avons ensuite déjeuné dans l'un des quartiers récents, au restaurant Mandi World. Nous avons été vite et bien servis, et accueillis très sympathiquement.

Après ce bon déjeuner nous avons continué la route dans le désert jusqu'à Haima. La route, comme partout en Oman, était parfaitement entretenue. C'est donc, sans problème, juste fatigués par les kilomètres passés, que nous sommes arrivés à destination. Haima n'a rien de charmant. C'est une petite ville moderne, sans âme particulière et sans verdure. A notre sortie de véhicule, un bédouin nous a accueilli devant l'hôtel et offert une petite bouteille de lait de chamelle fraichement trait. La chambre de l'Haima hotel était spacieuse et après un diner au "Turkish and Omani restaurant", nous sommes tombés dans un profond sommeil.

Jour 5

Après un petit déjeuner dans la chambre (j'emporte toujours ma mini bouilloire et mes 2 tasses en plastique, décoration kitch, achetées pour notre voyage au Soudan), nous avons filé vers Ubar dans la province du Dhofar du Rub al‐Khali.

Ubar, Iram ou Ubar-Iram? C'est un mystère non résolu, mais ces deux cités auraient été englouties dans le sable du désert du Rub al‐Khali. Selon la mythologie, Iram, la Cité des Piliers, mentionnée dans le Coran, fut construite par Ad, l’arrière-petit-fils de Noé. Des siècles plus tard, elle devint un lieu de débauche. Les habitants idolâtraient de nombreuses divinités et pratiquaient les sciences occultes. Le prophète Houd tenta d’exhorter son roi Shaddad à changer de mode de vie, mais sans succès. Dieu déchaîna alors des vents violents et un tremblement de terre fit disparaître la ville sous les sables, donnant naissance à la légende de l’Atlantide des sables. L'histoire de cette ville parvint à la civilisation européenne avec la traduction du Conte des Mille et une nuits « La ville d'Iram aux nombreuses colonnes et d'Abd Allâh ben Abî Qilâba ». Quant à Ubar, au IIe siècle de notre ère, le philosophe et mathématicien grec Claude Ptolémée établit une carte de la péninsule arabique, sur laquelle une région était baptisée « Ubarite ». Certains estiment que le savant grec parlait d'une ville, d'autres penchent en faveur d'une région. Mais dans la tradition orale véhiculée par les Bédouins, Ubar était l'une des plaques tournantes du commerce au cœur du désert Rub al-Khali. Ainsi, le mythe d'Iram pourrait être une déclinaison de l'abandon d'Ubar durant l'Antiquité. Comme Zerzoura, dans le Sahara occidental égyptien, Ubar-Iram, a été cherchée, depuis les années 30, par de nombreux explorateurs. En 1930 et 1931, l’explorateur britannique Bertram Thomas est devenu le premier Occidental à traverser le Rub al-Khali, le Quartier vide. Dans son livre de 1932, Arabia Felix, il raconte comment ses guides bédouins lui ont montré «des pistes bien usées gravées dans la plaine, d’environ une centaine de mètres en section transversale». Ces pistes menaient à l’extrémité sud du vaste désert. Les guides ont dit à B.Thomas que c’était «la route d’Ubar... une grande ville qui, selon nos ancêtres, existait autrefois. C’était une ville riche en trésors... désormais ensevelie sous le sable». L'explorateur a marqué la position de l’ancienne route sur sa carte, avec l’intention de revenir mais ne l’a jamais fait. L’archéologue devenu soldat T. E. Lawrence, connu dans le monde sous le nom de Lawrence d’Arabie, a fait des plans pour rechercher, par dirigeable, «l'Atlantide des sables», comme il l’appelait. Cependant, il mourut en 1935 en Angleterre à la suite d'un accident de moto avant de pouvoir le faire. Harry St. John Bridger Philby était également intrigué par les histoires de la cité perdue. Il a suivi les indices laissés par B.Thomas et les instructions de ses propres guides bédouins jusqu’au lieu qu’ils appelaient Wabar, mais qui, d’abord, leur était également connu sous le nom d’Al-Hadida, ou «le lieu du fer». Initialement, Philby était convaincu qu’il avait trouvé l’ancienne ville qu’il recherchait, supposément établie par le légendaire roi Shaddad ibn ‘Ada. Ses guides creusèrent dans le sable à la recherche d’un trésor et «arrivèrent en courant vers moi avec des morceaux de scories, de minuscules fragments de fer rouillé et de petites boulettes noires brillantes, qu’ils prirent pour des perles des dames d’Ad, noircies par l’incendie qui les avait consumées avec leur seigneur». En réalité, les «perles» étaient des impactites: de petites perles de verre noir créées par la chaleur d'une météorite brûlante lorsqu’elle s’est écrasée contre le sable.

Un site à Shisr, dans la province du Dhofar fut identifié grâce à l’analyse des images radar recueillies par la navette spatiale Endeavour en 1992, s'en est suivi une expédition au sol dirigée par l’explorateur britannique Sir Ranulph Fiennes, dont le livre Atlantis of The Sands est un récit de ses vingt-quatre ans de recherche sur la cité perdue d'Iram. Ce site serait le meilleur candidat qui ait émergé à ce jour. Il comprend un fort octogonal avec plusieurs tours et quelques remparts, et surtout un énorme gouffre. La ville aurait été construite sur une grande caverne, puis abandonnée lorsqu’elle s’est finalement effondrée.

En 1998, l'archéologue amateur Nicholas Clapp a proposé qu'Iram soit le même lieu qu'Ubar, et pense également qu'il s'agit du site archéologique de Shisr, notamment du fait de la présence du gouffre. Pour compléter les précédentes recherches, il s'est appuyé sur des photos transmises par la NASA qui montraient l'existence de pistes caravanières encore non répertoriées. En comparant les clichés avec la carte établie dans l'antiquité par Ptolémée, Clapp parvint très vite à la conclusion suivante : les pistes des deux documents coïncidaient, et elles aboutissaient sur le vaste site ayant toute l'apparence de l'emplacement d'une cité. Les légendes entourant Ubar et la mythique Iram, laissent à penser, il est vrai, qu'il s'agirait d'une seule et même cité. Mais trente ans après ces fouilles, le mystère demeure. A Shisr, s'agit-il vraiment d'Iram, d'Ubar, d'Iram-Ubar?

Cette cité perdue dans un désert, ainsi que les aventures des explorateurs qui l'ont cherchée, était similaire à la légendaire Zerzoura du Sahara occidental égyptien, à l'exception de la punition divine. Cette dernière se retrouvant dans les légendes entourant Hégra en Arabie Saoudite. Il était donc inévitable que je visite ce site archéologique.

La route qui nous amenait à Shisr traversait un désert, parfois blanc. Ne pensant pas trouver de restaurant dans ce coin perdu, nous avons grignoté en voiture, ce que l'on avait sous la main et qui nous a rappelé notre voyage au Soudan, c'est à dire des sandwichs biscuits-fromage. A notre arrivée, nous avons découvert un petit village autour du site, avec une épicerie-restaurant, qui vendait, entre autres, des paires de chaussures Gucci. Nous y avons pris un café en attendant l'ouverture d'Ubar et je me suis abstenue de demander à voir les fameuses Gucci.

Puis, à l'heure de l'ouverture, nous sommes vite allés acheter nos billets d'entrée pour ce site archéologique. Peut-être étions-nous en train de pénétrer dans la légendaire Iram. Le site n'était pas très grand, et nous avons effectivement pu observer les vestiges constitués d’un dôme en calcaire écroulé qui recouvrait autrefois une source d’eau. Sur ce dôme, une grande enceinte fortifiée de forme trapézoïdale comprenant des tours semi-circulaires et une tour carrée. Nous sommes descendus dans la faille de 14 m de haut résultant de l’effondrement du dôme calcaire, creusé par la nappe aquifère située sous la forteresse, est bien visible.

L’occupation du site remonterait à 300 av. J.-C. et il aurait été réoccupé durant la période Islamique jusqu’au XIVe siècle.

Malgré la chaleur, j'ai apprécié d'avoir peut-être fouler le sol d'une cité mythique, même si j'aurais préféré qu'elle soit au milieu de dunes plutôt que coincée entre des habitations récentes.

Après cette visite qui était l'un des principaux objectifs de notre voyage en Oman, nous avons poursuivi notre aventure vers la ville portuaire de Salalah, la capitale de la région du Dhofar et la deuxième ville du Sultanat.

Nous avons rejoint sans difficulté l'hotel Grand Flora, qui était très confortable, puis nous sommes allés diner au restaurant Ayal Alfreej. Le poisson servi était délicieux mais avait l'air méchant! Ensuite, Sergio étant fatigué du voyage, je suis partie seule faire un tour dans les rues commerçantes autour de l'hôtel. Il y avait essentiellement des marchands de tissus, dont un tenu par des Afghans, qui ont insisté pour être pris en photo avec moi. Plus loin, je me suis arrêtée à une pharmacie, où mon interlocuteur était indien. La ville paraissait très cosmopolite. Il faut préciser ici que plus de 40% de la population en Oman est issue de l'immigration, venant principalement d'Inde, du Bangladesh, du Pakistan, d'Egypte et d'Indonésie.

Jour 6

Ce matin là, plein d'enthousiasme, nous avons quitté l'hotel en direction de la réserve de Wadi Darbat, considérée comme l'une des attractions les plus étonnantes de Salalah. Elle est située à environ 40 kilomètres au nord de la ville et est connue pour ses belles cascades et ses palmiers denses. Nous avons emprunté une route montagneuse, et sommes arrivés à un café-restaurant autour duquel des dromadaires se promenaient librement autour des arbres à encens. Là, nous avons appris qu'en fait les grandes cascades étaient inexistantes à cette saison. A priori nous ne nous étions pas assez attardés sur ce sujet lorsque nous avions préparé notre voyage! Notre interlocuteur nous a gentiment expliqué que ces chutes d'eau n'apparaissaient que durant la période de mousson venue d’Inde : le Khareef s’étend de juin à septembre. Plus tard nous apprendrons que durant ces quatre mois les habitants des pays avoisinants viennent tous profiter du climat favorable alors offert par le Dhofar. Nous en avons conclu que c'était soit pas de cascades, soit une foule de visiteurs. Nous avons repris la route de montagne et avons fini par trouver une petite chute d'eau, certainement entretenue artificiellement pour consoler les touristes déçus. Puis nous nous sommes promenés sur les traces d'une autre cascade asséchée. le paysage était aride mais beau dans cette petite vallée.

Pour compenser cette quasi absence d'eau, nous avons alors décidé de rejoindre les plages, décrites comme étant magnifiques. Nous étions sûrs d'une chose, le mer serait bien là. Notre cap était la "hidden beach Al Fazaya", la plage cachée, accessible seulement à pied. Durant notre trajet nous avons été contents de croiser des dizaines et des dizaines de dromadaires et également des vaches, tous libres comme l'air, traversant tranquillement la route.

En cherchant cette plage, bien cachée, nous nous sommes trompés de chemin et nous nous sommes retrouvés à la frontière entre l'Oman et le Yémen. Bien sûr nous avons fait demi-tour! Finalement nous avons récupéré la bonne direction, longé des plages, garé la voiture, puis escaladé des rochers avant de découvrir une plage, effectivement très belle. Un couple en partait lorsque nous sommes arrivés, nous avions alors la plage pour nous. Sergio s'est baigné et de mon côté, étant un peu malade, je me suis contentée, à contre-coeur, de tremper mes pieds dans une eau magnifique.

Jour 7

Ce jour-là, nous avons remis nos costumes d'amoureux des vieilles pierres et avons rejoint le site de Khor Rori, aussi appelé Sumhuram. qui se trouve à 40 km à l’est de Salalah, au sommet d’une colline. Le site est classé depuis 1998 au patrimoine mondial par l'UNESCO. À quelques 400 mètres de la mer, il domine le khor, qui en arabe signifie un bras de mer qui pénètre dans les terres. Ce village date du IIIème siècle avant J.-C. et est resté un important centre commercial jusqu'au Vème siècle après J.-C. Ce lieu a ainsi servit de port naturel utilisé notamment pour le commerce de l'encens. Les vestiges de la forteresse sont situés sur un éperon rocheux s’étendant d’est en ouest. A l'intérieur de l'enceinte, nous avons cheminé dans les anciens quartiers résidentiels, les anciens magasins ainsi que les temples. Le village était fortifié afin de prévenir des invasions. Les fouilles les plus récentes ont été réalisées par une équipe italienne. En contre-bas des dromadaires longeaient la mer.

Nous avons bien profité de cette visite, puis tenté de découvrir, entre deux sites archéologiques, une curiosité naturelle appelée Sink hole. Il s'agit d'un trou géant laissé par une cavité souterraine qui s'est d'effondrée. Mais en suivant le GPS, au lieu de trouver ce fameux trou, nous sommes arrivés dans un cul-de-sac face à la maison d'un Omanais qui nous a dit que le trajet indiqué sur internet était faux. Nous ne devions donc pas être les premiers à nous retrouver devant chez lui! Il nous a invité à prendre un thé, ce que nous avons accepté avec plaisir, afin de discuter avec quelqu'un du pays. Il nous a présenté son père, son épouse, ses enfants, l'accueil était très sympathique. Au cours de nos échanges, notre hôte nous explique qu'avant, les habitants du Dhofar ne portaient pas la dishdasha, longue tunique couvrant les hommes, mais un pagne et ils restaient torse nu. Il nous a montré des anciennes vidéos qui nous ont rappelé la révolution du Dhofar (1964/1976). A l'époque les Dhofaris avaient créé un mouvement appelé le Front de libération du Dhofar (DLF). L'objectif du mouvement était de mettre fin à la domination du sultan d'Oman et de l'emprise de l'impérialisme britannique sur leur région. Les idéologies qui ont servi de base à la DLF et à ses successeurs couvraient le nationalisme arabe, le gauchisme et, finalement, la libération nationale et la transformation sociale d'inspiration marxiste. La participation des femmes à la lutte armée et les mesures que le Front avait prises en vue de leur libération ont constitué un des aspects les plus intéressants de cette révolution. Le sultan a mis fin à cette révolution avec l’appui des militaires britanniques, puis le renfort de l’aviation et des troupes iraniennes, dans une opération entièrement conçue par le chah d’Iran. Depuis, le sultanat a omis de mentionner la révolution (et d'autres épisodes de dissidence) dans l'historiographie officielle et a régulièrement interdit la vente de livres sur ces sujets.

Suite à cette rencontre très cordiale nous avons suivi le chemin indiqué par cet aimable Dhofari et finalement trouvé le Sink Hole. C'était effectivement un trou de très grande dimension, très impressionnant.

Nous ne sommes pas restés longtemps au bord de ce précipice et nous avons filé vers le second site archéologique de la journée, Al Balid. Situé en bord de mer, c'est un vaste ensemble que l'on parcoure avec une voiturette de golf. Ce site est classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2000 sous le terme générique de Terre de l'encens. Les fouilles archéologiques ont révélé les vestiges d'une cité ancienne identifiée comme celle de Zafar que visita Marco Polo en 1295, et qu'il s'y trouvait précédemment un peuplement datant de l'âge du fer. Celui-ci subsista probablement longtemps après, en dépit de l'absence de mention spécifique dans le Geographia de Ptolémée. La cité a commencé à connaître un certain déclin au XIIème siècle. On y exportait des chevaux, de l'huile de poisson et surtout de l'encens. C'est de là que pendant des siècles partirent les caravanes en direction de Pétra, Alexandrie, et au-delà, Sumer, la Perse et la Grèce. C’est aussi dans le port d’Al-Balid qu’étaient chargées les cargaisons d’encens qui remontaient la mer Rouge. Nous avons notamment pu regarder les vestiges d'un palais et d'une grande mosquée. Notre visite s'est terminée par le musée qui comportait une section maritime très intéressante.

Le soir, en rentrant à l'hôtel je me suis sentie très fiévreuse. J'ai alors pris un rendez-vous sur internet dans un cabinet médical proche de notre emplacement. J'ai pu obtenir un rendez-vous quasi immédiatement. Sur place, la secrétaire m'a informée que j'avais en fait pris le rdv avec un orthodontiste! En vérité, sur le site internet, il y avait une liste de médecins, mais pas leur spécialité. J'avais donc choisi au hasard. Ce qui était amusant, c'est que les deux secrétaires de l'accueil portaient des bagues dentaires. Un médecin généraliste indien étant disponible, il m'a reçu, fait faire une analyse de sang, posé une perfusion de paracétamol, envoyé à la pharmacie du cabinet médical pour récupérer des antibiotiques, ceci pour un montant total d'environ 35 euros, et un excellent résultat puisque le lendemain j'allais déjà mieux.

Jour 8

Plus en forme que la veille, nous avons repris notre parcours omanais. Nous avions programmé de retourner à Mascate en longeant la mer d'Oman. La route offrait de beaux paysages où les rochers côtoyaient la mer. Pour le déjeuner, nous nous sommes arrêtés dans un village en bord de mer, Ash Shuwaymiyah.


Là, nous avons trouvé un petit restaurant tenu par des Yéménites, où nous étions les seuls clients. Nous n'avons pas regretté notre halte. Le repas était excellent, et nous avons beaucoup discuté avec le propriétaire.

Rassasiés, nous avons poursuivi notre route jusqu'au port de Lakbi. C'était un port de pêche où les pêcheurs s'activaient autour de leurs bateaux. L'atmosphère y était très agréable.

Notre périple de la journée s'est terminé à Duqm. La ville est moderne, la vie y est concentrée autour d'une station essence. Nous avons dîné un peu plus loin dans un restaurant du type kebab, et nous avons dormi à l'hôtel Nebula qui était vraiment très beau.

Jour 9

Comme la vieille, nous avons suivi la côte en profitant du paysage. Nous avons gouté le poisson de Al Juwayriya dans un restaurant où nous étions de nouveau les seuls clients. Puis nous nous sommes arrêtés à Jalan Bani Buhassan pour regarder la citadelle, avant de rejoindre Sour. Nous avions réserver une chambre à Al Faisal hotel suite. L'hôtel était proche de la plage, la chambre était très grande, équipée d'une cuisine. La décoration était minimale, mais nous avions tout le confort nécessaire pour passer une bonne nuit.

Jour 10

L'objectif de cette journée était d'aller visiter l'une des plus belles vallées, les "wadis", de cette région. Nous sommes donc allés directement à Wadi Shab, surnommée « la gorge entre les falaises ».

La visite commençait sur un petit bateau à moteur qui nous a fait passer de l'autre côté de la vallée d'où partait un chemin rocailleux entre les falaises. Au départ, nous avons observé quelques jardins cultivés, puis les rochers ont envahi le sol. L'endroit est très touristique, et nous étions nombreux à admirer le paysage. C'est ainsi que nous avons rencontré un couple belge qui au cours de notre discussion nous a dit avoir passé plusieurs jours à Siwa il y a quelques mois, leur guide siwi étant de plus le frère d'un de nos amis. "Le monde est petit" dit-on en de telles circonstances. Ensemble, nous avons décidé de nous baigner dans le premier petit lac d'eau si transparente qu'elle était irrésistible. Nous avons été rapidement imités par d'autres randonneurs. Après cette baignade, nous avons poursuivi la promenade dans un canyon de plus en plus beau, et rejoint un lac coincé entre les rochers de couleur émeraude. Nous étions nombreux à pénétrer dans l'eau et j'avoue mettre demandé quelle quantité de résidu de crème solaire et d'urine pouvait bien contenir cette magnifique vasque où l'eau semblait prisonnière à cette saison. Mais je me suis quand même laissé tenté et j'ai nagé jusqu'au bout. J'aurais pu continuer jusqu'à une caverne à ciel ouvert, mais étant sans chaussure en plastique, marcher devenait une torture.

Nous sommes alors redescendu, nous avons ré-embarqué sur le bateau, et avons mangé un snack avant de quitter les lieux.

Il était encore tôt, et nous avons roulé jusqu'au Bimmah Sinkhole. C'est un grand trou naturel au fond duquel stagne un étang bleu turquoise.

On pense que sa formation serait liée à l'érosion du calcaire de ce qui fut autrefois une grotte : lorsque la grotte est devenue trop grande, la voûte s'est écroulée sous son propre poids, révélant l'eau qui stagnait en dessous, probablement connectée à la mer du Golfe d'Oman, qui s'étend 600 mètres plus loin.

Toutefois, l'avis des Anciens, comme souvent dans les cultures orientales, est tout autre : ils racontent en effet que le trou est le résultat de la chute d'une météorite. Pour cette raison, la zone protégeant le puits est appelée Hawiyat Najm Park (Parc de l'Étoile Tombante).

Ce qui m'a un peu déçu c'est que cette cavité ne se trouve pas dans un espace naturel, mais au milieu d'un parc aménagé.

Jour 11

En ce onzième jour de notre voyage, nous avons quitté Sour pour rejoindre Mascate. Comme j'étais bien en forme, je voulais enfin me baigner dans la mer. Nous avions donc prévu de faire une halte à White sand beach, la plage de sable blanc... Bon, en fait, nous avons trouvé une belle plage, mais de galets. Je pense que le GPS ne nous a pas amené au bon endroit! Tant pis, nous avons roulé plus au nord jusqu'à Sifah beach, où j'ai pu nagé dans une eau clair et fraiche sans être froide. A cette saison en Oman, vous êtes quasiment seuls sur les plages, ce qui est très appréciable.

Puis, de retour à Mascate, nous avons posé nos bagages au Weekdays hotel. La première chambre qui nous avait été attribuée était au 7ème étage, mais malheureusement sans vue car la terrasse donnait sur un mur portant l'enseigne lumineuse de l'hôtel, et deux gros compresseurs de climatisation, indépendant de notre chambre, y tournaient bruyamment. Nous avons pu, sans difficulté, changer de logement.

Le soir nous nous sommes promenés dans un quartier populaire, non loin de l'hôtel. Il était peuplé essentiellement d'Indiens, de Pakistanais et autres nationalités des travailleurs immigrés du pays, et surtout des hommes. J'aime bien sortir des sentiers touristiques et sentir, même pour quelques instants, la vie quotidienne des habitants d'une ville. Nous avons terminé notre balade dans un restaurant local, bon, où le service était rapide, puis j'ai acheté de quoi prendre un petit déjeuner dans un Spar!

Jour 12

De retour à Mascate, nous sommes retournés vers le palais pour contourner les forts Al Mirani et Al Jalali situés à proximité. Ces imposantes forteresses dominant la mer sont les témoins de la conquête des Portugais au XVIème siècle.

Non loin de là, il y avait un musée, appelé Bait al Zubair, qui est un musée privé, fondé par la famille Zubair. La collection privée d'objets omanais rassemblés par les différents membres de cette famille pendant plusieurs siècles y est exposé. C'était très intéressant. Les différent types d'habits traditionnels, des armes anciennes, les instruments de musique, les bijoux, étaient présentés d'une belle façon. Il y avait également des explications sur, par exemple, la production artisanale de l'eau de roses. Je recommande vraiment cet endroit.

Pour le déjeuner, nous avons choisi, sur le port, le Cairo sea food and fish grill. Un petit air d'Egypte où nous allions bientôt retourner. Le repas était délicieux et le serveur comprenait bien mon arabe. Après une longue pause, nous avons rejoint le Souk, où j'ai pu passer du temps à sentir l'encens et les épices. Je suis également entrée dans une sorte de caverne d'Ali Baba, plein de bijoux pendus, neufs ou anciens, des breloques en tous genres dans des corbeilles, des médaillons en lapis-lazuli et autres pierres. Il y en avait tellement que je suis ressortie les mains vides car il m'était impossible de choisir. En revanche, j'ai acheté dans un magasin, tenu par un Iranien, les fameux citrons séchés incontournable de la cuisine iranienne, ainsi que des sachets de tisane d'encens.

Nous avons terminé la journée au restaurant Arouse Al Bahar, où l'on va choisir son poisson frais parmi ceux de l'étalage d'une poissonnerie, qui vous est ensuite servi en salle ou en terrasse.

Jour 13

Ce jour là, je voulais aller voir les dauphins en mer, ou du moins, essayé de les voir. En effet, le couple belge que nous avions rencontré à Wadi Shab, était sorti en mer mais n'avait vu que des tortues. Nous nous sommes levés tôt pour aller au marché aux poissons sur le port où j'avais vu, la veille, une maisonnette qui affichait des offres de sorties en mer. Le marché était incroyable, j'y ai vu des poissons de toutes les couleurs, et un marchand nous a offert un gobelet de café vert omanais.

Comme les autres jours, deux des grands yatchs du sultan dominaient le port.

Lorsque nous sommes arrivés à la fameuse maisonnette, il n'y avait personne. J'ai donc appelé le contact indiqué sur la pancarte, et un homme m'a répondu qu'il venait nous chercher de suite. Le prix de la promenade de 2h, environ 40 euros, était bien plus intéressant que les offres trouvées sur internet. Mais le départ en bateau se faisait depuis un autre port, dédié à ces excursions maritimes.

L'homme du bateau est arrivé et nous sommes montés dans sa voiture. Il roulait vite et klaxonnait toutes les minutes:

__ Vous êtes égyptien? lui ai-je demandé.

__ Oui, comment avez-vous deviné?

__ Vous conduisez comme un égyptien!

Nos avons vite sympathisé. Arrivés au-dit port, nous avons attendu un peu d'autres touristes, et sommes partis en mer. Et là, la magie s'est opérée au bout d'une demi-heure. Les dauphins sont apparus par dizaines, quelques-uns ont fait des sauts hors de l'eau. C'était magique! Ma journée était remplie. De retour au port, une belle tortue nous y attendait, le bonus du départ. Nous avons pris rendez-vous pour le lendemain afin d'aller faire un peu de plongée avec masque et tuba.

Nous avons débarqué joyeux et un collègue de notre nouvel ami égyptien nous a ramené vers notre voiture. Nous avons déjeuné au Cairo sea food and fish grill restaurant, et terminé la journée sur la plage appelée Qurum beach, où j'ai ramassé de beaux coquillages. Puis Sergio a fumé une chicha dans le bar à côté de l'hôtel, avant un dîner rapide.

Jour 14

Le rendez-vous étant pris, nous avons rejoint joyeusement le petit port d'où partent les bateaux d'observation de la faune marine. Après avoir salué notre ami, nous avons embarqué avec d'autres passagers pour 3h de promenade en mer. Le pilote du bateau a cherché en vain les dauphins. Des enfants, à bord, étaient très déçus et je les comprenais. Nous nous sommes ensuite approchés d'une île, le pilote a stoppé les moteurs, nous a donné masques et tubas et nous avons pu profiter de la fraicheur d'une belle eau transparente. Très rapidement Sergio a vu une tortue et l'a même touchée. Pour ma part, j'ai vu beaucoup de poissons de toutes les couleurs, j'étais comme dans un aquarium géant.

C'était notre dernière journée en Oman. Après cette dernière belle aventure, nous sommes allés déposer la voiture de location à l'agence ABC Rent a Car (où nous avons payé l'amende de 10 riyals laissé sur notre pare-brise dans un parking) et nous sommes retournés à pied à l'hôtel pour préparer nos valises. Pour notre dernier dîner, nous sommes retournés au premier restaurant, qui était indien, où nous avions mangé le soir de notre arrivée.


Notre voyage en Oman était terminé! En résumé, j'ai adoré Salalah et les plages qui l'entourent, les sites archéologiques dont Ubar, la ville de Nizwa, même si elle est très touristique, nos rencontres avec des personnes d'Oman et d'ailleurs, et bien sûr nos sorties en mer. J'ai été déçue, évidement, par les cascades "sèches", mais aussi les sites promus par les agences de voyage qui sont souvent très "aménagés". C'était un beau voyage, facile, beaucoup beaucoup plus que le Soudan et la météo en février était parfaite.

J'espère que cet article vous aura permis de connaitre mieux l'Oma, et aidera ses futurs visiteurs!

Quelques conseils et informations pratiques:

  • Changer le minimum d'argent à l'aéroport. Le lendemain, lorsque j'ai changé de nouveau 300 euros au Muscat Grand Mall, j'ai reçu l'équivalent de 25 euros en plus, en riyals.

  • Contacter directement l'agence de location de véhicules, car les intermédiaires coûtent chers et vous ne savez pas où sont les bureaux de l'agence locale. Pire même! Nous avons rencontré un couple qui s'est fait harceler par leur loueur "tour guide" de 4x4 qui suivait leur parcours à distance et les menaçait, si leur choix ne lui convenait pas, d'arrêter le véhicule, également à distance. Avec les classiques, Europcar, Avis... et dans notre cas ABC, vous n'aurez pas ce type de problème.

  • Si vous quittez l'aéroport de manière autonome, achetez une carte SIM locale avant de démarrer la voiture.

  • Pour la visite de la mosquée, les épaules doivent être couvertes, les robes assez longues et les pantalons pas trop moulants. Pour les hommes, éviter le short. Si les tenues ne sont pas appropriées, les gardes vous envoient à l'entrée, où quelqu'un loue de quoi vous couvrir. Les femmes doivent mettre un foulard sur leur cheveux.

  • Dans cette même mosquée, les sacs à dos doivent rester à l'entrée. Il n'y a pas de consigne, il est donc préférable de les laisser dans votre véhicule.

  • L'achat des tickets de visite des musées se fait obligatoirement en carte de crédit.

  • Certains villages anciens, abandonnés, sont difficile à trouver. Les coordonnées GPS de celui d'Al Hamra sont N23°07'14.542" E57°16'59.048".

  • Le site archéologique d'Ubar est ouvert tous les jours. Les vendredis et samedis, seulement l'après-midi. La fin des visites est à 17h.

  • Autour de Salalah, si vous êtes un passionné de cascades, sachez qu'en dehors des périodes de moussons, les cascades sont asséchées.

  • Le camping "sauvage" est autorisé en Oman. Cela peut être agréable, notamment sur les belles plages autour de Salalah. Nous avons vu plusieurs tentes en bord de mer. La location de véhicules avec tente sur le toit m'a l'air assez répandue.

  • Si vous devez voir un médecin, contrairement à la France, vous avez rendez-vous le jour même. La consultation coûte 2,5 euros. Sur place, si nécessaire, on vous fait prises de sang, analyse d'urine... et vous avez les résultats dans l'heure qui suit, pour un montant, dans mon cas, de 37 euros.


 
 

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