
Ce matin, le 17 novembre, nous partons visiter de nouveau le magnifique site nabatéen d'Hegra. Comme la fois précédente, nous avons réservé nos billets sur le site internet du visitor center et nous nous rendons au Winter Park Visitor Center pour prendre un bus qui nous conduira sur le site antique.
À notre arrivée sur site, nous sommes très bien accueillis avec des bouteilles d’eau à volonté, du café, des dattes et autres friandises. Nous prenons un second bus pour la visite du site.
Le Site archéologique de Hegra (al-Hijr / Madā ͐ in Ṣāliḥ), est le premier site d’Arabie Saoudite inscrit sur la Liste du patrimoine mondial. Il comporte notamment 111 tombes monumentales, dont 94 avec des façades décorées, datant principalement du 1er siècle av.J.-C. au 1er siècle ap.J.-C.

Notre guide est une femme saoudienne, qui a étudié à l'université de Tabouk et qui parle un anglais parfait. Elle nous fait emmener en premier vers Jabal Ithlib, où se trouve une salle de banquet à trois banquettes (triclinia) à l’écart du centre du site, autrefois loin des turbulences de la ville. Cette salle creusée dans la roche servait pour les réunions des confréries religieuses nabatéennes. L'érosion a réalisé ici une oeuvre d'art. J'ai l'impression d'être face à 2 grosses brioches Dans un court défilé entre les immenses rochers du lieu, nous pouvons observer une niche creusée dans une paroi, à l'intérieur de laquelle sont sculptés, sous forme de bétyles (pierre sacrée non sculptée) les représentations de dieux nabatéens.
La religion nabatéenne était originellement aniconique. Les divinités étaient représentées sous la forme de pierres dressées sur des plateformes.
Après un moment d’explications et d’admiration, nous remontons dans le bus afin de rejoindre une série de tombes creusées dans un grand rocher. L’une d’elles, Qasr Al Bint, est celle d’une femme, « bint » voulant dire « fille » en arabe. À cet endroit nous pouvons également lire un panneau expliquant que les Nabatéens maitrisaient parfaitement leur réseau hydrique. C'est une information que nous avions déjà appris à Pétra, où les réserves d'eau sont observables.
Dans cette nécropole, plus de 30 façades de tombeaux portent des inscriptions gravées dans la roche. Il s'agit de textes juridiques, indiquant le nom des propriétaires et parfois leur rôle au sein de la communauté, mais aussi ceux qui peuvent y être inhumés ainsi que des mises en garde pour d'éventuels profanateurs. L'un de ces textes se termine par "Et que Dushara, le dieu de notre seigneur, et tous les dieux maudissent à jamais quiconque enlèvera Wushuh de cette niche funéraire". Ils sont écrits en écriture nabatéenne, issue de l'alphabet araméen.
Cette fois-ci, nous pouvons pénétrer dans une tombe et y observer les places réservées aux défunts.
Nous terminons la visite par le tombeau emblématique du lieu, Qasr Al Farid, taillé pour Lihyan, fils de Kuza, creusé dans un rocher isolé, ce qui le rend encore plus magnifique. Il mesure 22 mètres de haut. Il est cependant inachevé.

Nous n'avons pas pu visiter les vestiges de la ville et du fort romain. Comme pour les puits, leur accès était interdit car ces lieux sont en cours de fouilles archéologiques.
Après la visite du site antique d'Hegra, en début d'après-midi, nous retournons dans la ville d'Al Ula à la recherche d'une boutique de téléphonie, afin d'acheter des chargeurs avec les prises adaptées pour nos téléphones. Nous en voyons une seule ouverte à cette heure de la journée, et nous y trouvons notre bonheur. Mon estomac criant au secours, nous entrons dans un restaurant de burgers, où je mange un wrap de poulet qui est tout à fait correct, et Sergio des nuggets, taille américaine.

Ensuite nous nous dirigeons vers la salle de concert Maraya, le plus grand bâtiment réfléchissant au monde. Mais pour le voir, il fallait également réserver des tickets sur internet. Le prix est le même que pour Hegra, nous pensons que c'est un peu exagéré de faire visiter une architecture moderne, même belle, au même prix que des tombeaux millénaires. Nous rejoignons alors la ville ancienne où nous nous promenons dans ce décor de film. Nous dînons enfin à la terrasse du restaurant "Villa Fairouz". Le repas est bon, j'ai pris du fatteh d'aubergines (des aubergines cuites mélangées à des petits carrés de pain frits, le tout dans une sauce au yaourt).
Sergio a fumé la chicha la plus chère de sa vie, qui a coûté 150 SAR c'est-à-dire environ 40 €!
Nous retournons au parking de la vieille ville en empruntant l'un des micro-bus électriques qui font la navette en permanence, gratuitement.
Dans mon prochain post vous découvrirez l'oasis d'Al Khaybar.
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