
TAYMA
Nous voici repartis pour l'Arabie Saoudite! cette fois-ci nous avons pris un vol le Caire Tabouk avec la compagnie Nesma Airlines. Le vol a duré un peu plus d'une heure durant lequel on nous a servi un repas froid. L'arrivée à tabouk était rapide dans le sens où nous avons passé rapidement la police des frontières. Nous avons eu un petit problème pour récupérer la voiture de location car en fait, contrairement à ce que nous pensions, le bureau de location n'était pas dans l'aéroport. Le chauffeur de taxi et ses collègues ne connaissaient pas l'adresse du loueur. Nous avons quand-même fini par trouver quelqu'un qui a indiqué le chemin au chauffeur du taxi! L'employé était sympathique mais très très lent. Il lui a fallu au moins 1h30 pour remplir les papiers et nous louer une Hyundai Kona. Les premiers kilomètres parcourus dans les quartiers modernes de Tabouk montrent une ville extrêmement propre. Les routes sont larges parfois jusqu'à 8 voies, bordées de grands magasins.
Nous avons rejoint l'hôtel Enala. À notre plus grande surprise, nous n'avions pas une chambre mais un véritable appartement !
Après avoir cherché et trouvé, non sans difficultés, une boutique pour acheter une carte SIM locale, nous sommes enfin allés dîner.
Nous avions cherché sur internet et trouvé le restaurant Al-Qaryah Al-Turathiyah qui avait l'air agréable. il était effectivement joliment décoré avec une cour intérieure entourée de petites salles fermées pour ceux, notamment les femmes saoudiennes, qui voulaient manger de façon plus intime. Le menu du repas servi se composait de viande grillée, taboulé (j'aime beaucoup le taboulé servi en Arabie Saoudite), pour un total d'environ 25 €, boissons comprises.
2ème journée: Après une bonne nuit de sommeil nous avons pris un petit déjeuner très copieux puis nous sommes partis pour rejoindre Tayma.
Nous avons alors emprunté une route en très bon état, une 4 voies, au milieu d'un désert plutôt rocailleux, quelques dunes mais peu, quelques petits acacias, essentiellement des grandes zones plates et des grands rochers recouverts de sable et de cailloux. Seule note de couleurs, la partie de route qui longe la petite ville d'Al Qalibah.

Les bords de la route étaient très joliment peints avec des couleurs vives. C'est le seul endroit coloré que nous verrons entre Tabouk et l'oasis de Tayma.
Tayma, qui offrait un refuge dans le désert, était située le long d'une branche de la légendaire Route de l'Encens. Avec sa végétation luxuriante et ses nombreux puits, elle pouvait offrir aux voyageurs et aux commerçants sécurité, nourriture, abri et, surtout, eau. Cela en a fait non seulement une destination d'importance internationale, mais a également apporté une grande richesse à la région.
Arrivés à l'oasis nous avons cherché notre hôtel, L' hôtel Alablaq. Il donnait sur une station-service et d'extérieur n'était vraiment pas extraordinaire, mais en fait l'intérieur était modeste mais confortable. Nous avions une chambre avec un grand lit, un petit coin cuisine, une salle de bain.
Après avoir déposé nos affaires nous sommes partis à la recherche des antiquités locales et notamment d'un puits qui fait la renommée de l'oasis, le bir Haddaj, l'ancien coeur de la cité.
La région entière repose sur un vaste réservoir d'eau douce situé profondément sous terre, qu'il serait normalement impossible d'atteindre. Le sol de Tayma contient cependant une couche de roche perméable qui laisse passer les fluides, ce qui permet à ce liquide vital de s'infiltrer vers le haut et de se loger juste sous la surface.
Nous avons marché malgré la chaleur (30 degrés à l'ombre) trop curieux d'explorer ce lieu qui nous était inconnu. Nous avons parcouru des rues propres, sans charme, où il y avait encore un peu d'animation car le vendredi il y a les marchés. Nous avons trouvé rapidement le puits mais malheureusement l'accueil était fermé.
Nous avons repris notre marche en suivant les palmiers qui ornaient les jardins. Au hasard des rues nous avons découvert une grande maison ou un petit château. Devant sa porte fermée nous avons lu qu'il s'agissait du château de Ali Ibn Rumman fondé en 1720.

Un peu plus loin nous avons pénétré dans un très beau jardin où l'on pouvait voir notamment des bananiers et des espaces plantés contenant du persil, des radis, et plein d'autres légumes. Nous nous y sommes reposés un moment, assis dans l'un des petits coins aménagés avec des fauteuils et des petites tables.
Avant de repartir vers l'hôtel, j'avais l'impression de me Lyophiliser. Nous nous sommes arrêtés acheter de l'eau dans une épicerie où nous avons, de nouveau, été très bien accueillis.
VISION D'UN MONDE PRÉHISTORIQUE
"Si vous vous trouviez ici il y a 300 000 ans, au Paléolithique moyen, vous surplomberiez un vaste lac d'eau salée, un Paléolake, entouré de pâturages verdoyants. La faune, notamment les éléphants, les jaguars, les autruches et les antilopes, y évoluait librement, mais ce paysage allait changer radicalement au fil du temps.
Cette vision remarquable d'un monde perdu depuis longtemps a été découverte par des recherches archéologiques et scientifiques avancées.
Il y a 120 000 ans, les humains nomades sont arrivés pour la première fois dans la région, en passant par Tayma lors de leur migration hors d'Afrique.
Il y a 5000 ans, le lac s'asséchait à cause du changement climatique, le temps devenait plus chaud et le désert commençait à se former. De là, vous n'auriez vu qu'un marais couvert de végétation - un "marais salant'. Autour de ce marais, une communauté de colons cultivait des cultures telles que des dattes, du blé, des olives et des figues.
Il y a 2000 ans, la vue sur le site était très similaire à celle d'aujourd'hui. Le marais avait disparu, laissant derrière lui une étendue de terre recouverte de sel, appelée "Sabkha" Tayma était devenue un lieu de pouvoir et d'importance en raison de son abondante réserve d'eau douce puisée dans les profondeurs du sous-sol".
Après un bon moment de repos nous nous sommes motivé pour aller au musée. Nous l'avons cherché mais découvert à sa place un chantier visiblement arrêté depuis un moment. Nous avons poursuivi notre visite de l'oasis jusqu'à découvrir les ruines des grands murs qui la protégeaient durant l'Antiquité. Ces vestiges sont isolés par des barrières métalliques dans l'attente d'être restaurés. Plus loin, au hasard d'un virage, le temple de Salm, le dieu de la lune, nous offrit un beau spectacle.
L'ancien temple de Salm est un complexe de temples de l'âge du fer vieux de 3 000 ans. Enfoui sous des sables mouvants depuis des siècles, il a été redécouvert par des archéologues à la fin des années 1970, qui l'ont surnommé Le Palais rouge en raison la couleur du sable qui l'entoure. Parmi ses ruines, ils ont également découvert des trésors remarquables. Dans une salle du sanctuaire, les archéologues ont découvert notamment la stèle d'Al Hamra et le cube d'Al Hamra. Ces découvertes indiquent les liens entre Tayma et des civilisations situées à des milliers de kilomètres de là.
Au cours de la visite du temple, un garde nous a expliqué que les monuments historiques ouvraient à 16h, et que nous pouvions aller admirer le fameux puits, au coeur de la ville.
Il faisait à peine jour lorsque nous avons observé ce bel ouvrage qui est l'un des plus grands puits de la péninsule arabique : 65 mètres de large et 13 mètres de profondeur, équipé de poulies en bois, autrefois tirées par des dromadaires.
Perdu, trouvé et rénové, une combinaison de tremblements de terre et de pluies extrêmement fortes a provoqué une inondation destructrice au 9ème siècle de notre ère. Les habitants de Tayma ont été contraints de quitter la ville et le puits a été englouti par le désert. L'histoire de Bir Haddaj est entrée dans son prochain chapitre lorsqu'un homme appelé Sulaiman Bin Ghnaim Al Shammari a décidé de creuser le puits avec ses fils.

Après ces belles visites nous avons dîné rapidement dans un genre de snack des "mutabbaq", correspondant à une pâte très fine, garnie puis pliée. Nous avons été étonnés de voir les employés fermer le rideau de fer du snack alors que nous mangions, c'était en fait l'heure de la prière.

Un peu d'histoire avant de dormir :
Au Vle siècle avant J.-C., Nabonide dirigeait le puissant empire babylonien, qui comprenait l'Irak et la Syrie actuels. Il prétend avoir conquis Tayma en 553 avant J.-C. et y avoir vécu pendant dix ans. La raison pour laquelle il a choisi de ne pas rentrer chez lui est entourée de mystère.
Dans la deuxième partie, je vous parlerai des pétroglyphes du désert et d'Al Ula.
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