
Jour 9
Nous avons passé une bonne nuit à Kerma, un peu fraîche et malgré un coq qui se prend pour Pavarotti. Sergio descend démarrer sa voiture. Grrr... la batterie est à plat et celle de secours n'est pas assez chargée. Nous devons attendre un peu que cette dernière se charge.

Nous quittons la ville vers 8h30 vers la 3ième cataracte du Nil. Le paysage est magnifique avec ses gros rochers gris, les palmiers et le Nil qui bouillonne. Il n'y a pas de panneau "danger crocodile", mais je ne m'approche pas trop du bord de l'eau.

Nous partons à la recherche d'inscriptions rupestres. Nous en trouvons trois de l'époque pharaonique et d'autres plus anciennes. Nous sommes alors rejoints par deux soudanaises qui "selfitent".
Puis nous décidons de rejoindre l'île de Saï.

Nous trouvons facilement l'embarcadère. C'est une petite barge sur laquelle embarquent une autre voiture et un touc-touc. Le personnel est sympathique mais roublard... nous payons 2 fois le prix de la traversée du Nil.

Sur l'île nous trouvons de suite les vestiges d'une église. Puis nous roulons vers le village. Il est sans vie, constitué de maisons en terre, d'une moquée, mais pas de restaurant ou snack en vue. Zut, nous rêvions de manger du poisson.

Nous continuons vers le sud et apercevons une grande bâtisse, peut-être une forteresse en briques crues. Arrivés à proximité nous pouvons lire "Saï mission française". Un gardien court vers nous pour nous demander une autorisation que nous n'avons pas, nous ne comprenons pas. Il nous envoie vers un grand bâtiment en bas du site. Nous entrons... et voyons des amphores, des pierres gravées, des hiéroglyphes, du linge occidentale pendu. Où sont les archéologues ? Au bruit des fourchettes nous trouvons leur cantine. Je les salue par la fenêtre mais ils me répondent à peine. Sergio et Éric n'osent pas faire la visite sans eux. J'y vais avec Virginie et nous faisons vite demi-tour en apercevant le garde. Il vient vers nous, nous fait rentrer dans sa pièce de vie aux murs et sol gris, avec pour seul mobilier un lit de camp. Il m'offre des dattes et veut appeler quelqu'un pour nous faire une autorisation. Sergio en a marre, nous le saluons et partons, fâchés après ces archéologues très impolis qui auraient pu nous saluer et éventuellement nous dire qu'ils ne pouvaient pas nous recevoir... C'est vrai quoi, ils sont sur un petit paradis grâce à nos impôts non?

Le cuisinier de la mission m'ayant dit qu'il n'y avait pas de restaurant sur L'île, nous partons à la recherche de pain et de fromage ! Premier village, rien! juste un enfant qui jardine devant sa maison. Dans la campagne quelques hommes travaillent dans les champs. Deuxième village, un homme marche avec 2 sacs de pains. Donc il y en a ! On entre dans le village fantôme. Je devine une échoppe à la forme de la porte d'une demeure. La seule chose que nous trouvons est du fromage en briquettes, mais pas de pain. Il y en a à vendre plus loin, m'explique l'épicier, dans une maison avec une cheminée. Nous croisons enfin un groupe d'adolescents qui nous confirment la direction. J'entre dans une cour où je trouve des hommes, cependant je ne vois pas de pain.

Il est l'heure de repartir si nous ne voulons pas manquer le départ du bateau.
Nous déjeunons avec des gâteaux achetés à Karima tartinés de fromage de chèvre en brique, complétés par nos fidèles pamplemousses. Débarqués sur l'autre rive, nous filons vers Wadi Halfa. Le route est mauvaise. Nous arrivons de nuit.
De loin nous apercevons un immeuble illuminé, qui s'avère être bien un hôtel. Pour environ 20 euros la chambre, nous avons des chambres tout à fait correctes. Bon, on s'apercevra plus tard que l'eau chaude n'arrive pas, malgré un petit cumulus allumé. Mais les lits sont confortables et la pièce calme et sombre. Soudain un doute saisit Sergio. demain vendredi, la frontière sera-t-elle ouverte ? Il appelle le "fixer" égyptien. Non! Elle sera fermée le vendredi, il est flou concernant le samedi. Coup de massue! Un jour à wadi Halfa, zut nous aurions pu visiter Old Dongola ! Nous sommes tous dégoûtés.

Nous sortons le dos courbé, même pas une bière pour se consoler ! Juste à côté de l'hôtel, un snack sert de la viande grillée. L'endroit est moche mais la viande bonne, même si elle est un peu grasse. Nous allons ensuite au coin café a côté de l'hôtel. Sergio a repéré des chichas. En fait il s'agit d'un terrain vague avec quelques tables et des fauteuils en plastique. Une grosse serveuse mal aimable et un serveur de chichas qui ne comprend rien, prennent la commande. Nous chantons notre désespoir tout en massacrant les moustiques qui nous assaillent. Quant à la serveuse, elle débarrasse les autres tables en jetant les bouteilles plastiques sur les bords du terrain vague. Seule la tasse à café de Sergio est jolie avec sa cuillère kitch! Nous allons dormir.
Mes conseils du jour:
L'île de Saï n'est pas du touristique, amenez de quoi manger si vous ne prévoyez pas de jeûner.
La frontière entre Wadi Alfa et Abou Simbel est fermée le vendredi! Intégrez cette information dans votre planning. Pour Assouan, ce sera aussi fermé le vendredi et peut-être aussi le samedi.
Jour 10
Il n'y aurait pas dû y avoir de jour 10, juste un retour vers Abou Simbel! Mais nous sommes coincés ici, sans visite à faire. Heureusement nous avons bien dormi. À 9h30 nous déjeunons ensemble dans notre chambre puis partons à la découverte de Wadi Halfa. Le propriétaire de l'hôtel nous a dit que la frontière serait ouverte demain. Ouf!

Nous trouvons le marché, très joli, avec de beaux étalages de fruits, beaucoup d'autres d'oignons. Une femme m'accoste. Nous parlons un peu. Puis elle me dit que le bateau part dimanche pas demain! Nous paniquons! Nous demandons à un homme qui propose du change à Sergio. Non non samedi c'est bon, nous dit-il! Sergio veut aller voir sur place, il y aura forcément un garde. Samedi ou dimanche... Peut être que les 2 sont vrais suivant la destination, Assouan ou Abou Simbel ?

Nous roulons vers la frontière, un peu tristes de quitter ce marché animé mais il faut savoir quel sera notre sort demain! Au portail nous sommes bien accueillis, les gardiens veulent être pris en photo avec nous. C'est ouvert demain à huit heures, nous accueillons cette information avec joie.


De retour en ville nous trouvons tout fermé car c'est l'heure de la prière du vendredi. Vers 13h30, nous déjeunons dans un petit snack aux murs roses défraîchis. Au menu nous aurons du poulet grillé qui est bon et un jus d'orange sans goût. Nous allons boire un café pas loin de l'hôtel. Éric et Virginie paient quelques centimes pour entrer dans une grande salle avec des télés pour regarder jouer le Sénégal. Sergio et moi remontons lire dans la chambre. Pour moi "Le vieux qui lisait des romans d'amour", roman de l'auteur chilien Luis Sepúlveda.

Puis à 16h30 nous allons tous voir le coucher de soleil sur le lac Nasser. Le canal parallèle au lac est rempli de plastique, une horreur. Nous montons à mi hauteur d'un grand rocher après avoir échangé deux mots avec des pêcheurs. Des hérons cendrés nous font le plaisir de leur visite. Au loin, au milieu du lac, nous admirons les aigrettes se réunirent sur un même arbre pour la nuit.

Nous retournons en ville. Nous comptons les livres soudanaises qui nous restent. Sergio insiste pour trouver dans la rue un changeur d'argent. Il veut changer 100 dollars car nous ne savons pas ce qui nous attend demain. Nous en trouvons un à côté de la station de bus, sur une place sombre.

Puis nous retournons dans le centre qui est très animé. Ça fait du bien une ville qui reste vivante à la nuit tombée. Peut être parce que c'est vendredi. Nous nous asseyons à une table d'un restaurant enfumé par la viande qui est grillée. Mon foul est bon même s'il baigne dans l'huile. Plein d'hommes qui nous regardent, comme si nous étions des extra-terrestres, tombés ici par erreur. Je trouve enfin les femmes qui vendent des petits paquets de cacahuètes, dont m'avait parlé Nathalie à Siwa. D'ailleurs, cacahuète en égyptien se dit "soudani". Nous allons dormir tôt car demain le réveil sonnera à 6 heures la fin de nos aventures soudanaises.
Mes conseils du jour:
Gardez des pounds soudanais pour le passage de la frontière. Ils nous ont été utiles.
Nos aventures soudanaises sont terminées! C'était un beau voyage!

Épilogue
Jour du départ, debout à 6h. Douche froide, petit déjeuner dans la chambre et nous partons. 8h45 nous sommes au portail du Soudan. Mazar le fixer n'a pas été prévenu par son collègue égyptien. Il ne sera pas là avant 9h. Je lui demande de nous laisser faire les premières formalités seuls pour gagner un peu de temps. Nous apportons nos bagages dans une grande salle et nous entrons dans la cour. Les bus arrivent. Un agent soudanais sympathique nous renseignent pour les passeports. Nous devons payer une amende pour défaut de tamponnage de ceux-ci. Nous sommes bien reçu dans un petit bureau. Mazar arrive et la suite des formalités pour les passeports s'engagent. Nous les déposons à un guichet pour avoir le tampon de sortie. Changement des plaques d'immatriculation, un bureau, deux bureaux... Les passeports qui ne reviennent pas, problème informatique, nous passons nos bagages aux rayons... Nous sortons de l'enceinte vers 11h.
Attente derrière des bus pour entrer dans la zone égyptienne. Pas de toilette. Un militaire finit par nous autoriser les toilettes des militaires. Éric prend une photo, le même militaire lui prend son passeport et son téléphone, puis lui demande de le suivre. Il revient. Il a dû effacer la photo. Pas de photo en zone militaire.
Nous sommes derrière une grande file de bus, l'attente est longue.
Fouille de tout nos bagages. Ouf nous n'avons pas de drone, c'est ce que la police cherche.
Nous entrons enfin pour subir ensuite une succession de bureaux où l'on rentre et l'on sort le porte-monnaie, un peu plus léger après chaque papier tamponné. Nous ne comprenons pas tout, alors nous suivons Mustapha notre fixer. Enfin tout est prêt. Mais oops le petit papier qu'il faut pour sortir a disparu. Retour dans un petit bureau où un homme très gentil va refaire ce petit papier quand il pourra recharger le rouleau de sa machine, genre imprimante de tickets de caisse. C'est bon j'ai le papier. Nous attendons devant le portail. Problème informatique, personne ne sort. Nous attendons. 15h15 nous sortons !
Direction l'embarquadère ! Le ferry n'est pas loin. 17h nous sommes à Abu Simbel ! Il nous aura fallu la journée pour passer de Wadi Alfa à Abou Simbel. "Mâ'lesh", comme disent les E
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