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Dix jours d'aventures au Soudan - Saison 4 - De Méroé à Kerma

pascalebellamy30

Jour 7




Nous partons de Shendi vers Karima où nous devons arriver vers 14h. Sur la route désertique, nous devons nous arrêter car un pneu est dégonflé. En fait c'est la jante qui s'est déformée lors de notre choc dans le trou de la chaussée, hier soir. Nous remettons la roue de secours !

J'appelle Abdallah de l'hôtel Damira pour l'informer que nous arriverons vers 15 h et que Sergio aura besoin de son aide afin trouver un réparateur de jantes.






Près d'Atbara nous sommes stoppé à un barrage de police. Celui qui semble être le chef nous demande de suivre la moto d' un policier en civil. Nous nous garons en périphérie de la ville au pied d'un immeuble anonyme, rien n'indique qu'il s'agit d'une administration, pas de drapeaux, ni de pancartes. Des policiers, toujours en civil, nous installent dans une salle d'attente au confort pauvre, fauteuils déchirés, sièges plastiques... Nous attendons... Une heure. Je vais aux informations dans la cour. Il est midi, mais le grand chef n'arrivera que dans une heure, nous devons l'attendre jusqu'à 13h. Un peu agacée, je retourne à l'extérieur et demande à aller chercher à manger. "Interdit de sortir" m'explique un jeune homme et il propose de m'amener du foul. À 13h rien, ni grand chef, ni purée de fèves... Je crie de nouveau famine.

Alors un policier nous escorte jusqu'à un snack où nous mangeons du poulet roulé dans du pain très fin, genre crêpe, des frites, des rondelles de carottes et de tomates, le tout décoré au ketchup! un vrai repas de fête, d'autant plus que le volume sonore de la musique locale est au maximum. Sergio fait la moue et commande des frites sans ketchup. Nous retournons dans notre salle d'attente, où n'en pouvant plus, j'explique à tous que nous devons faire réparer une roue à Karima. Un quart d'heure après nous montons dans un grand bureau. Nous sommes reçus par un homme jeune, et à son allure et ses habits, nous n'avons pas de doutes, c'est le chef. Il sait déjà tout sur nous, même que nous avons dormi à l'hôtel Adel deux jours plus tôt. Mais je dois quand même lui expliquer notre parcours et pourquoi nos passeports ne sont pas tamponnés. Il dit a Sergio de rouler à 80km/h pour ne pas détruire ses roues, et nous laisse repartir. Au pont où ils nous ont arrêtés, un chefaillon veut voir nos passeports et se fâche quand nous essayons d'expliquer que nous sortons de la police. Heureusement notre première escorte intervient et pour ne pas perdre la face, le chefaillon prend nos passeports en photo.


Je n'arrive pas à prévenir Abdallah de notre retard. Nous arrivons à Karima de nuit, à 18h. Abdallah est soulagé de nous voir arriver mais il dit que tous les réparateurs sont fermés. Nous verrons cela demain, en attendant nous dînons et allons dormir dans une belle chambre.



Mes conseils du jour:

Ayez toujours quelques provisions en réserve. Des évènements inattendus peuvent désespérer vos estomacs vides!

Si personnes du groupe ne parle l'arabe, certaines situations doivent pouvoir être un peu compliquées.

N'ayez pas un planning trop serré, car une demie-journée est vite perdue.


Jour 8

Sergio part à 7h30 avec Abdallah. Il revient moins d'une heure après. Un réparateur a comblé le vide entre la jante et le pneu. Avant de partir, nous allons faire un tour au marché de la ville. Le souk est très sympathique. Nous achetons nos éternels pains, pamplemousses et fromage fondu, et partons pour Kerma, l'un des plus grands sites archéologiques de l'ancienne Nubie, ceci après avoir salué Abdallah. En chemin nous devons nous arrêter pour regonfler le pneu, la réparation faite ce matin n'est pas top.

Nous arrivons à Kerma, située sur la rive Est du Nil, un peu au sud de la 3ème cataracte et nous traversons la ville qui est très animée, puis nous nous dirigeons vers la campagne verdoyante des bords du fleuve. Il doit y avoir un joli hôtel près des vestiges à visiter. Nous trouvons l'hôtel mais il est abandonné.


Nous sommes au centre de la Nubie antique. Nous décidons alors d'aller à l'accueil du site et du musée, qui est sur notre chemin. Les deux gardiens nous font attendre le réveil du chef, Mohamed, qui est sympathique. Il refuse que l'on paie en pounds soudanais, et comme Éric et Virginie n'ont plus de dollars, il leur offre l'entrée. Il nous promet aussi un bel endroit pour dormir.


Nous entrons donc au coeur du royaume de Kerma (2500 à 1500 avant J.C.). Au centre du site se dresse une grand édifice en brique crue, appelé la «deffufa», haut comme un immeuble de 5 étages. Cette cathédrale du désert fut construite pour abriter le temple du dieu Amon et les greniers dans lesquels étaient conservées les denrées alimentaires apportées en offrande. Autour de la deffufa, on peut observer les traces d'une ville. Nous savons aujourd'hui, grâce aux fouilles réalisées, notamment par Charles Bonnet, que ce site est très ancien, mais qu'il a commencé à s'enrichir grâce au commerce avec l'Égypte autour de l'année -2500.



Nous visitons ensuite le musée archéologique. L’architecture du bâtiment s’inspire de la tradition nubienne, avec un toit composé de nombreuses voûtes où sont exposés les statues et objets trouvés au cours des fouilles. Outre les statues des pharaons noirs, je suis attirée par des maquettes, une reconstitue une hutte mésolithique (7500 av. J.-C.), la seconde montre l’agglomération proto-urbaine du Pré-Kerma (3000 av. J.-C.) et la dernière permet de visualiser la ville antique de Kerma (2500-1500 av. J.-C.).

Ensuite Mohamed nous conduit à la seconde cité antique, Doukki Gel, située à moins de 1 km de celle où nous sommes. Nous pouvons y admirer une autre deffufa.


Tout près, se situe une nécropole composée de tombes circulaires, comme celle observée au musée.



Puis nous retournons en ville, ravis de ces visites. Notre guide nous conduit chez une de ses amies loue deux beaux appartements. Nous prenons celui avec 2 chambres pour 50 dollars la nuit. Il est grand, propre, eau chaude, douche avec pomme de douche moderne... Nickel.

La propriétaire a un magasin de robe de mariées. Virginie et moi sommes invitées a y entrer. Bata et ses copines font pleins de selfies avec nous. Nous nous amusons autant qu'elles.




Mohamed nous rappelle pour nous amener au café en ville, mais la batterie de la Subaru est à plat à cause de l'utilisation du compresseur durant notre voyage. Heureusement, Sergio a sa batterie d'appoint!

Le café c'est 8 fauteuils en plastique dehors et un vieux monsieur qui, sur sa petite brouette équipée, prépare thé, café et karkadé. J'opte pour un karkadé. Un marchand de jus de canne, grassouillet et jovial, arrête son touc-touc pour nous offrir à chacun un verre de son jus. Je goûte du bout des lèvres, je crains que le jus ne soit allongé avec de l'eau du Nil et je n'aime pas trop.

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Abreuvés, nous allons faire un tour dans la petite rue commerçante, très animée. Plusieurs garçons demandent à être pris en photo. La ville est pauvre mais accueillante. Des chèvres se promènent dans la rue. Mohamed, qui ne nous quitte plus, nous promet un bon restaurant. Il s'agit en fait d'un petit snack. Le patron nous installe dehors, une petite table en métal et 4 chaises en plastique. Le menu affiché est varié et, comme à Atbara, en réalité il n'y a qu'un plat, ici shawarma. C'est bon. Mohamed nous ramène à l'appartement et n'arrive pas à ouvrir l'entrée de l'immeuble... Finalement nous pouvons aller dormir.


Mes conseils du jour:

L'accueil du site archéologique peut vous indiquer des appartements où dormir.

Garder toujours des dollars pour payer l'entrée des sites.

Il n'y a que à Karima où l'on nous a servi un café le matin... N'oubliez pas le bocal de café soluble ou le thé.


À bientôt pour la saison 5, de Kerma à Wadi Alfa.


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